Congrès de la FGTB (Fédération Générale du Travail de Belgique). À un an du Congrès de Séville : vers un syndicalisme européen puissant

Bruxelles, 08/06/2006

To be checked against delivery

Vorsitter, vrienden,

Als ‘gastarbeider' in dit prettige land van België - gelukkig ‘avec-papiers' - ben ik wel eens jaloers op het gemak waarmee velen van jullie meer talen spreken.
Natuurlijk geldt dat niet voor iedereen, en zelfs niet in de FGTB.
En daarom zal ik verder gaan in het Frans.
Een taal waarin ik, volgens mijn Franse lerares, vooruit ga.
Hoewel ik niet zeker weet of ze dat als aanmoediging bedoelde, of sarcastisch.

Lorsque je suis passé du TUC à la CES, j'ai effectué des visites de courtoisie à Bruxelles.

J'ai notamment rendu visite à un haut responsable irlandais de la Commission européenne. Il m'a dit la chose suivante - “Vous arrivez 10 ans trop tard. Delors est parti depuis longtemps. L'Europe sociale s'est arrêtée. Toute notre attention est portée sur la promotion de la croissance économique. Vous n'arriverez à rien de plus. Vous pourrez seulement maintenir l'acquis de vos prédécesseurs. Pourquoi n'êtes-vous pas resté à Londres ?”.

Et bien, ce fut un conseil dur et brutal. Mais cela était une impression juste et souvent lucide de mon expérience de ces dernières années - pas seulement au niveau européen, mais aussi au niveau national où les pressions poussent vers une Europe moins sociale, une Belgique moins sociale.

Quel est le contexte dans lequel évolue le syndicalisme européen aujourd'hui ? Pouvons-nous devenir un syndicat européen puissant ? Avons-nous les moyens d'être un vrai syndicat et pas seulement une fédération ?

Nous savons, que nos économies ne sont pas en bonne santé. Le chômage est beaucoup trop élevé. Les emplois précaires se répandent. Les inégalités augmentent. Les emplois émigrent vers des pays moins chers.
L'entrée de pays émergents dans la mondialisation engendre des défis que nous n'avons jamais connus. La grande finance casino zappe d'un pays à l'autre, grâce à la révolution informatique, sans se soucier des conséquences sociales et des solidarités.

Dans ces conditions, toutes les institutions européennes, y compris la CES, peuvent s'attendre à des critiques dues à l'inquiétude. Cependant, j'ai l'impression qu'il y a un renversement de situation, pas déterminant certes, mais il y a la perspective de nouvelles opportunités.

A présent, la CES et le syndicalisme européen livrent bataille, à tous les niveaux.

Les syndicats français ont mené une bataille farouche contre le CPE et j'ai été heureux d'apporter le soutien de la CES à Paris.

Au niveau européen, la situation a beaucoup évolué. Je sais que certains nous ont critiqués. Ils ont considéré que la CES était trop proche de la Commission ; que nous n'avions qu'un rôle de lobbying.

A l'heure actuelle, personne ne peut nous reprocher d'être proche de la Commission. Notre grande victoire a été d'empêcher la Commission de faire passer la Directive Bolkestein basée sur le dumping social.

Dès la publication de la directive Bolkestein, le comité exécutif de la CES a indiqué son refus des propositions envisagées. Les syndicats belges et suédois ont réagi immédiatement. La première manifestation a été organisée par les syndicats belges en novembre 2004. Il s'en est suivi un grand mouvement avec l'énorme manifestation de mars 2005 à Bruxelles. Les opinions publiques ont été sensibilisées dans tous les pays par les syndicats. Les résultats qui ont suivi la manifestation du 14 février à Strasbourg confirment le rôle essentiel du syndicalisme, et de la CES en Europe.

La crise institutionnelle de l'Europe a donné un nouvel élan au Parlement européen, bien que celui-ci ait changé de majorité. Cela a confirmé ma profonde croyance dans le fait que la démocratie est la meilleure alliée des travailleurs.

La CES est passée à l'attaque avec les employeurs. Nous avons amené l'UNICE a conclure, entre autres, un nouveau programme de dialogue social qui inclut des sujets brûlants tels que la migration, la délocalisation, la gouvernance d'entreprise et l'égalité.

Nous sommes prêts à négocier, à traiter des problèmes que rencontrent les travailleurs, les chômeurs et l'Europe. Ne nous inspirons pas de ce qui se passe de l'autre côté de l'Atlantique ou de l'autre côté de la Manche.

Regardons ce qui se passe dans les pays nordiques. Grâce à d'importantes négociations collectives, dirigées par des syndicats puissants. Ces pays connaissent une croissance économique élevée, un faible endettement, l'égalité, un faible taux de chômage et une excellente protection sociale.

Notre objectif est de promouvoir le syndicalisme dans le monde. Nous voulons être au cœur de la branche européenne de la nouvelle institution mondiale unifiée afin de ne pas seulement défendre le modèle social européen en Europe, mais de le promouvoir dans les Balkans, en Ukraine, en Russie et partout dans le monde.

Pour terminer, chers camarades, au nom de la CES, une nouvelle fois merci pour votre engagement et votre soutien que ce soit à Bruxelles, à Strasbourg, ou en Belgique.
Le syndicalisme européen est fort parce qu'il est unitaire.
Maintenant, je voudrais remercier André et Xavier. Merci à tous les deux pour le soutien que vous avez apporté à la CES durant une période qui n'a pas toujours été facile pour la FGTB. Je vous adresse tous mes vœux de bonheur pour la suite. Je tiens également à souhaiter bonne chance à Rudi et à son équipe et je me réjouis à l'avance de pouvoir travailler avec eux dans le cadre d'un syndicalisme européen puissant.

Je vous remercie tous et je souhaite une bonne continuation à la FGTB et au syndicalisme en Belgique.

08.06.2006
Discours