Dans un rapport publié aujourd'hui, l’Organisation internationale du travail (OIT) estime que le plan d’investissement de 315 milliards d’euros de la Commission européenne pourrait créer quelque 1,8 millions d’emplois au cours des 3 prochaines années.
Toujours selon l’OIT, 200.000 emplois supplémentaires pourraient être créés si l’investissement était réparti en tenant compte des niveaux de chômage et 126.000 autres si 15 (des 315) milliards d’euros étaient consacrés au « développement des compétences ».
Réagissant à ce rapport, Józef Niemiec, Secrétaire général adjoint de la Confédération européenne des syndicats (CES) a déclaré : « L’OIT démontre que le plan d’investissement européen est limité. Réduire de moins de 2 millions le nombre de chômeurs en Europe est un début, mais c’est loin d’être suffisant. Qu’en est-il des 23 millions de chômeurs restants ? Ce plan d’investissement de 315 milliards est un pas dans la bonne direction, mais les fonds disponibles doivent être revus à la hausse par les gouvernements européens. »
Et il ajoute : « Le nombre d’emplois créés devrait être un des critères pour sélectionner les projets d’investissement. Mais encore faut-il que ces emplois soient des emplois de qualité. »
La CES s’inquiète également pour les raisons suivantes :
- il sera difficile de générer 315 milliards d’investissement avec seulement 21 milliards d’argent public ;
- un investissement annuel de 105 milliards (315 milliards sur 3 ans) représente moins de 40% du retard d’investissement annuel de 280 milliards que l’Europe accuse depuis 2008 ;
- l’entêtement de la Commission européenne et de la Banque centrale européenne à vouloir privilégier l’assainissement budgétaire (comme les réductions des dépenses publiques) et les réformes structurelles (comme les pressions sur les salaires et l’augmentation du travail précaire) amoindrit les effets positifs de nouveaux investissements en compromettant la demande.
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