Réagissant au discours sur l’état de l’Union, le Secrétaire général de la CES Luca Visentini a déclaré :
« L’état réel de l’Union est que, partout en Europe, les travailleurs sont rongés d’inquiétude et se demandent comment ils pourront chauffer leurs maisons cet hiver avec des salaires qui diminuent et des prix de l’énergie qui explosent tandis que les dirigeants et les actionnaires de certaines entreprises profitent de l’envolée de leurs bénéfices et dividendes. »
« La Présidente a évoqué cette réalité dans son discours aujourd’hui et a dit ce que tout le monde pense : il est inacceptable d’exploiter la guerre en Ukraine pour engranger des bénéfices records sur le dos de travailleurs plongés dans les difficultés. Arrêter cette spéculation immorale est impératif tant pour mettre fin à la crise du coût de la vie que pour maintenir le soutien populaire en faveur des sanctions les plus lourdes possibles à l’égard de la Russie. »
« Il faut ici saluer l’engagement de la Présidente à plafonner les prix de l’énergie, à imposer une taxe temporaire aux entreprises énergétiques, à découpler les prix du gaz et de l’électricité et à réformer les marchés de l’énergie. Pourtant, il est surprenant que, en pleine crise du coût de la vie, elle n’ait fait aucune allusion aux salaires. Ou à une fiscalité des entreprises équitable vitale pour financer correctement nos services publics à l’avenir. Pour la deuxième année consécutive, la Présidente a prononcé un discours très léger en matière de droits sociaux. Rien n’a été dit à propos des droits des femmes malgré les sacrifices consentis durant la pandémie surtout par des travailleuses à bas salaire. »
« La Présidente s’est félicitée du succès de SURE au cours de la pandémie mais – malheureusement – sans promettre de renouveler ce programme afin de continuer à sauver des emplois mais également de soutenir les mesures de lutte contre la pauvreté et une transition climatique juste. Cela contribuerait plus que toute autre chose à protéger l’emploi et les entreprises durant cette crise et est une bien meilleure solution que de demander aux citoyens de travailler en dehors des heures normales ou de réduire la paperasserie. »
« La Présidente a eu raison de s’engager à réformer les règles budgétaires européennes cette année. C’est essentiel pour permettre à tous les États membres de créer un espace pour les investissements publics, renforcer les services publics et les systèmes de protection sociale et favoriser une croissance plus durable et inclusive dans le cadre de l’instrument NextGenerationEU pour la relance. Il est temps de revoir ces règles pour s’assurer que l’économie européenne fonctionne dans l’intérêt de la majorité des citoyens, non seulement durant les crises mais en permanence. »
« Les lacunes dans ce discours soulignent l’importance pour l’UE et les gouvernements nationaux de travailler avec les syndicats afin d’élaborer et de mettre en place les mesures d’urgence nécessaires pour en finir avec la crise du coût de la vie. »