Bruxelles, 14/12/2007
La CES a vivement incité le Conseil européen à suivre l'exemple des ministres de l'emploi, du Parlement européen et des partenaires sociaux européens et à adopter une approche équilibrée à l'égard des principes communs en matière de flexicurité.
La CES constate avec plaisir que la flexicurité n'est plus confondue avec le licenciement facile des travailleurs. Des études [[Fondation de Dublin, Quatrième étude sur les conditions de travail en Europe, 2006]] révèlent que les travailleurs européens accordent une grande importance à la sécurité de l'emploi et que la certitude de ne pas perdre leur emploi dans les six à neuf mois à venir est considérée comme un élément important de la qualité de l'emploi.
Cependant, la CES attire l'attention sur:
- la nécessité d'appliquer la flexicurité avec prudence au plan national, en encourageant le passage des emplois précaires à des emplois sûrs avec des contrats stables et à durée indéterminée, et sans créer de failles dans le droit du travail existant;
- le rôle vital des partenaires sociaux (européens et nationaux) et des négociations collectives dans la conception et la mise en oeuvre des politiques de flexicurité;
- la nécessité de disposer de nouveaux indicateurs fiables pour évaluer les progrès. La CES met en garde contre l'adoption de l'indicateur de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) sur la législation concernant la protection de l'emploi, qui minerait les règlementations et les obligations commerciales.
La CES prend acte du Rapport stratégique de la Commission sur la stratégie de Lisbonne pour la croissance et pour l'emploi. Tout en notant avec satisfaction la création de 6,5 millions de nouveaux emplois, la CES incite vivement les dirigeants européens à donner la priorité à la qualité de l'emploi dans le futur cycle qui doit être lancé en 2008.
“La demande de la CES en faveur d'emplois plus nombreux et de meilleure qualité demeure plus que jamais d'actualité, et elle est même renforcée par la nécessité d'encourager l'égalité des droits pour les travailleurs engagés dans le cadre d'accords de travail flexibles, tels que les travailleurs intérimaires,” a affirmé le Secrétaire général, John Monks. “Les faits révèlent que les réformes structurelles doivent être basées sur le principe selon lequel l'Europe sociale est un facteur de productivité et, comme l'a souligné la récente Analyse conjointe du marché de l'emploi par les partenaires sociaux, les Etats membres doivent en faire davantage pour mettre en oeuvre non seulement la lettre mais aussi les principes de l'acquis social européen.”
Un nouvel agenda social moderne, tel qu'annoncé par la Commission européenne pour 2008, devra inclure des réponses concrètes aux problèmes actuels tels que la pauvreté, l'inégalité et le travail précaire.