Bruxelles, 17/03/2009
Les prévisions économiques sont mauvaises et elles sont même en train de s’aggraver. Le chômage augmentera rapidement et atteindra plus de 10% d’ici 2010. Cette situation affaiblira davantage certaines catégories de la population. En effet, le marché européen de l’emploi est flexible mais il n’est pas sûr. Les travailleurs sont victimes de licenciements massifs, alors que leurs droits à des allocations de chômage solides sont laminés par des années de réformes structurelles et des pratiques d’emploi précaire très répandues.
Le Secrétaire général de la CES, John Monks, a déclaré que: « Nous avons besoin d’urgence d’une initiative politique européenne afin d’apporter une réponse européenne à l’effondrement de l’emploi et de l’activité économique. Nous avons besoin d’une initiative politique européenne pour donner aux États membres les moyens financiers de lutter contre la crise et ses conséquences sociales. Nous avons besoin d’une initiative politique européenne pour faire face au parti pris libéral des marchés financiers et éviter que la spéculation sur les marchés financiers ne devienne réalité. Nous avons besoin d’une initiative politique européenne pour éviter que des règles rigides continuent d’infliger des dommages graves à nos économies. Nous avons besoin d’une initiative politique européenne afin d’éviter le protectionnisme et le dumping social ».
La CES incite vivement le Sommet européen de printemps et la Commission à suivre les lignes d’action suivantes d'un nouveau Deal social:
• investir dans l’Europe sociale afin de renforcer et d’élargir les systèmes d’allocation de chômage, investir massivement dans les compétences et l’apprentissage tout au long de la vie, et garantir aux jeunes une formation et un emploi;
• éviter les réductions de salaires – un effondrement des niveaux de salaires augmenterait le risque d’une nouvelle dépression. La CES réclame donc un cadre européen pour des « salaires équitables et décents », une mesure européenne destinée à assurer un « traitement et un salaire égaux à travail égal pour les travailleurs détachés », ainsi que des mesures énergiques au plan européen concernant les primes excessives de certains grands patrons;
• investir dans un vaste programme de relance – la CES demande à la Commission et au Conseil de lancer un nouveau programme de projets d’investissement européens d’une valeur de 1% du PIB européen. L’investissement dans l’écologisation de l’économie est une des principales revendications de la CES ;
• de l’argent public pour des investissements publics – le secteur public ayant été appelé à sauver l’économie d’un effondrement complet des banques et des entreprises, les gouvernements doivent mobiliser les moyens financiers pour le faire;
• la solidarité européenne afin de protéger chacun de nous contre l’irrationalité des marchés financiers – les marchés financiers doivent cesser de spéculer contre les gouvernements et les devises. Le secteur public est le seul acteur capable de faire face à la progression de la dette.
L’Union européenne doit sauver tous ses États membres, y compris les principaux pays d’Europe centrale et orientale confrontés à de graves difficultés sociales et à des problèmes d’accès aux marchés des capitaux. La solidarité européenne est devenue plus importante que jamais.
Pour répondre à ces demandes et demander à l’UE de poser des actes concrets, la CES organisera quatre euro-manifestations à Berlin, Bruxelles, Madrid et Prague du 14 au 16 mai 2009.
La CES prendra également une part active au Sommet de l’emploi de l’UE qui se tiendra le 7 mai à Prague, où elle plaidera en faveur d’un nouveau Deal social en Europe et en faveur de politiques économiques expansionnistes.
Déclaration de la CES adressée au Conseil de printemps du 19–20 mars 2009
Voir également la Déclaration de la CES adressée au Conseil de printemps du 19–20 mars 2009 (en anglais seulement). Cette déclaration a été envoyé à tous les chefs d'État et gouvernements de l' Union européenne.