Bruxelles, 16/12/2011
La CES considère comme très positif que l’UE se fixe des objectifs en matière d’économie de ressources. Dans le contexte mondial où les progrès sont très lents en la matière, et de manque de volonté politique des autres puissances occidentales et des pays émergents, c’est certainement un point fort à souligner.
D’autant que le projet de conclusions reconnaît que la transformation de l’économie « … sur une voie durable, utilisant les ressources de manière responsable et efficace, devrait aussi permettre de sortir de la crise économique actuelle et d’apporter une compétitivité accrue et de nouvelles sources de croissance et d’emploi grâce aux économies de coûts résultant d’une efficacité accrue … ». C’est en effet l’analyse de la CES qui, en conséquence, demande depuis bien longtemps à l’Union Européenne d’adopter un “nouveau deal durable pour l’Europe”, impliquant des investissements massifs devant permettre de tendre vers une société bas carbone efficace en énergie et en autres ressources naturelles.
Toutefois, il est tout aussi important d’assurer une transition juste pour les travailleurs, permettant de maintenir et de créer des emplois de qualité, en particulier dans le contexte actuel où on observe un peu partout en Europe une augmentation de la précarité du travail, un développement de la sous-traitance sans qu’il y ait de dialogue social et de conventions collectives de travail, et des lacunes importantes en matière de formation des travailleurs devant leur permettre d’acquérir les qualifications nécessaires à l’utilisation de technologies plus « vertes » dans l’ensemble des secteurs d’activité.
C’est pourquoi la CES demande au Conseil de reconnaître que « … le passage à une économie et à une société européennes durables, utilisant les ressources de manière efficace et responsable, requerra outre des innovations technologiques … », aussi la nécessité d’une implication active des travailleurs et un renforcement du dialogue social à tous les niveaux (européen, national, régional, sectoriel, au niveau des entreprises, …), devant permettre aussi de protéger les travailleurs occupés dans l’exploitation des matières premières.
Par ailleurs, la CES insiste sur l’urgence à adopter des mesures concrètes. L’Europe ne peut se contenter de se fixer des objectifs ambitieux à l’horizon 2050. Pour les atteindre, il faut dégager dès maintenant des moyens financiers importants et organiser une régulation adéquate pour engager cette transformation si nécessaire, devant mener notamment en matière d’émissions de gaz à effet de serre à des diminutions d’émissions de 25 à 40% d’ici 2020,devant permettre de développer des feuilles de route sectorielles stimulant l’efficacité en ressources, la production en circuit fermé et les ressources alternatives, et empêchant la spéculation sur les ressources naturelles et les cartels.
C’est ainsi qu’il faut tenter de sortir de la crise, et c’est seulement ainsi que le Sommet Rio + 20 pourra être un succès comme le souhaite le Conseil, avec des progrès concrets en matière de transition globale vers une utilisation plus durable et efficace des ressources naturelles et une économie verte dans le contexte du développement durable et de l’éradication de la pauvreté.