La réinitialisation des relations entre l'UE et le Royaume-Uni doit apporter des avantages tangibles aux travailleurs des deux côtés de la Manche pour être considérée comme un succès durable, affirment les syndicats.
Des accords sur la défense, la pêche, la sécurité alimentaire et l'énergie ont déjà été trouvés à temps pour le sommet qui se tient aujourd'hui à Londres, mais les négociations sur d'autres domaines importants pour les travailleurs ne font que commencer.
Dans une lettre adressée au président du Conseil européen, António Costa, la Confédération européenne des syndicats (CES) souligne que de nouveaux progrès sont nécessaires pour relever le niveau de vie, protéger et créer des emplois de qualité et maintenir des normes élevées.
En étroite collaboration avec son affilié britannique, le Trade Union Congress, la CES appelle à
- Des voies d'accès plus faciles et plus équitables pour que les personnes puissent vivre, travailler et étudier sur les territoires des uns et des autres, tout en préservant les droits et les normes ;
- Une réduction des obstacles au commerce pour protéger les emplois de qualité grâce à l'alignement des normes dans des domaines tels que la sécurité chimique ;
- La mise en place d'un programme conjoint UE-Royaume-Uni de mobilité des jeunes qui pourrait soutenir le développement des compétences et les possibilités de formation pour les jeunes ;
- Un alignement dynamique sur les droits de l'emploi afin de garantir des conditions de concurrence équitables entre les travailleurs du Royaume-Uni et de l'UE.
Toutefois, la CES souligne que la participation des syndicats à la conception et à la mise en œuvre de ces mesures est cruciale si l'on veut qu'elles profitent aux travailleurs et qu'elles apaisent les inquiétudes liées à l'immigration.
Les syndicats affirment également que l'accord conclu aujourd'hui sur la coopération en matière de défense doit être assorti de conditions sociales garantissant que les investissements dans notre sécurité commune ne se fassent pas au détriment des dépenses sociales, qu'ils profitent aux fabricants européens - et non américains - et qu'ils créent des emplois de qualité dans le cadre de conventions collectives.
C'est pourquoi la CES demande la tenue d'un sommet consacré au dialogue social entre l'UE et le Royaume-Uni, afin de garantir la participation des syndicats.
Esther Lynch, secrétaire générale de la CES, a déclaré :
"Aujourd'hui est une première étape bienvenue dans la réinitialisation des relations entre l'UE et le Royaume-Uni. En cette période d'incertitude mondiale croissante, il est plus important que jamais que des voisins proches travaillent ensemble.
"Mais pour que cette réinitialisation des relations entre l'UE et le Royaume-Uni soit un succès durable, il faut qu'elle se traduise par des améliorations tangibles dans la vie des travailleurs des deux côtés de la Manche.
"Cela signifie que cette réinitialisation doit déboucher sur des emplois plus nombreux et de meilleure qualité, sur des prix plus bas pour les consommateurs et sur des possibilités accrues de formation et d'étude pour les travailleurs.
"Pour y parvenir, nous devons tirer les leçons des erreurs du passé et ne pas prétendre que les travailleurs finiront par ressentir les effets bénéfiques de la coopération internationale. Au contraire, les syndicats doivent être pleinement impliqués dans la planification et la mise en œuvre de politiques qui placent les travailleurs au centre de leurs préoccupations.
Notes
Lettre de la CES à M. António Costa, Président du Conseil européen, sur la refonte des relations entre l'UE et le Royaume-Uni en mettant l'accent sur les travailleurs.
Photo de la lettre : Conseil européen
