Une conférence de haut-niveau a eu lieu à Rome aujourd’hui, organisée par la Confédération européenne des syndicats (CES) avec le soutien des trois syndicats italiens CGIL, CISL et UIL, et en présence de syndicalistes de 22 pays, y compris les Secrétaires généraux de la CGT (France), Philippe Martinez, des CCOO (Espagne), Ignazio Toxo, et du Président de la CES et de la FGTB (Belgique), Rudy De Leeuw.
Ils ont attiré l’attention sur le soutien offert par les syndicats en vue d‘apporter une réponse humanitaire et européenne aux nombreux hommes, femmes et enfants qui fuient la guerre et sont à la recherche d’un refuge dans l’UE.
Ils ont en particulier mis l’accent sur l’appel lancé par les syndicalistes européens à l’UE et à ses états membres en vue :
- de soutenir les individus et organisations qui œuvrent en vue d’offrir aux demandeurs d’asile une vie sûre et décente en Europe;
- d’attribuer un financement européen aux pays recevant des réfugiés;
- d’ouvrir des voies légales et sûres aux demandeurs d’asile et de cesser de payer la Turquie pour échapper à leurs propres obligations internationales;
- d’intégrer les réfugiés dans le marché du travail, en assurant un salaire égal et des conditions de travail égales aux travailleurs locaux et autres;
- d’investir dans les services publics et la croissance économique, dans l’intérêt des communautés locales et pour le bien de chacun, quelle que soit sa nationalité.
Le Secrétaire général de la CES, Luca Visentini, a pris la parole à Rome et déclaré: “Le nombre de décès en mer Méditerranée, cette année et les années précédentes, est épouvantable.”
“Les réfugiés doivent être accueillis, réinstallés et relocalisés, en étroite coopération avec tous les Etats membres de l’UE. Les pays de l’UE ne peuvent pas simplement fermer leurs portes et laisser les autres pays se débrouiller.”
“Cette crise humanitaire requiert une réponse humanitaire. C’est précisément à un moment tel que celui-ci que l’Union européenne doit montrer sa valeur, et ne pas démanteler des réalisations telles que la liberté de circulation de Schengen. Il est honteux que les gouvernements de la région la plus riche du monde veuillent abandonner à la Turquie, au Liban et à la Jordanie l’accueil de nombres de réfugiés plus élevés que ceux de l’UE.”
Les syndicats ont adopté une déclaration intitulée “Le mouvement syndical européen réclame une assistance humanitaire et des droits humains pour les réfugiés”
Les responsables syndicaux ont aussi demandé une rencontre avec le Premier ministre italien Matteo Renzi afin de discuter de la réponse européenne à la crise des réfugiés, à la lumière du Pacte pour la migration avancé par l’Italie à la Commission et au Conseil européens. La CES regrette vivement le fait que le gouvernement italien n’ait pas répondu positivement à son invitation.