Les syndicats avertissent que certains pays candidats reviennent sur les droits des travailleurs alors qu'ils doivent relever leurs normes sociales pour répondre aux exigences de l'UE.
La Commission européenne a publié aujourd'hui son paquet élargissementqui met en avant le Monténégro comme le pays qui progresse sur la voie de l'adhésion à l'UE. Toutefois, ce rapport intervient à un moment où le gouvernement monténégrin tente d'affaiblir considérablement le droit de grève.
Le gouvernement a ouvert des négociations sur le droit du travail du Monténégro, mais le projet de loi a été élaboré sans dialogue social et permettrait aux employeurs d'embaucher des briseurs de grève ou d'imposer des sanctions financières excessives aux syndicats.
Violations
D'autres pays candidats font également marche arrière. La Confédération européenne des syndicats (CES) a averti le gouvernement géorgien au début de l'année que la législation récente violant les droits des travailleurs et des syndicats menaçait leur processus d'adhésion.
Le gouvernement ukrainien a proposé de saisir les actifs des syndicats en violation des droits syndicaux et de ses obligations internationales. Le gouvernement ukrainien a également cherché à affaiblir la responsabilité des employeurs en matière de santé et de sécurité au travail, ce qui est contraire à la directive européenne sur la santé et la sécurité au travail.
Lors de sa conférence à mi-parcours à Belgrade cette année, la CES a adopté une résolution qui soutient pleinement l'élargissement, mais uniquement à condition que les pays soient pleinement alignés sur l'acquis social de l'UE et qu'ils mènent un véritable dialogue social.
La Commission doit maintenant appliquer ses normes démocratiques et utiliser pleinement le processus d'adhésion pour garantir des approches nationales qui répondent aux besoins des travailleurs en incluant leurs syndicats. Le rapport de la Commission publié aujourd'hui déclare : "La convergence économique doit aller de pair avec la convergence sociale, sur la base des principes du pilier européen des droits sociaux et de l'acquis social de l'UE.
Esther Lynch, secrétaire générale de la CES, a déclaré :
"Les syndicats soutiennent une Europe unie, mais l'élargissement ne peut être un trophée géopolitique ; il doit être un contrat social.
"Il faut tirer les leçons des erreurs commises lors des précédents élargissements. Nous savons que permettre à des pays d'adhérer prématurément à l'UE est synonyme de dumping social.
"C'est pourquoi les pays candidats doivent se conformer pleinement aux normes sociales de l'UE avant de devenir un État membre.
"Si les pays candidats progressent dans d'autres domaines, ils régressent très clairement en ce qui concerne le respect des droits des travailleurs, des syndicats et du dialogue social.
"La Commission doit faire comprendre au gouvernement du Monténégro et aux autres candidats qu'ils ne progresseront pas davantage sur la voie de l'adhésion tant qu'ils n'auront pas relevé leurs normes sociales.