Bruxelles, 27/10/2011
« Il est improbable que les conférences au sommet débouchent sur une solution durable à la crise qui frappe l’Europe et se concentrent sur l’emploi et la croissance », a déclaré Bernadette Ségol, Secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats (CES). « L’intention de relever le Fonds européen de stabilité financière (FESF) au moyen d’un "véhicule spécial" (Special Purpose Vehicle) équivaut à mettre en place les instruments toxiques que les gouvernements étaient supposés combattre. A défaut pour la Banque centrale européenne (BCE) d’agir en tant que bailleur de fonds de dernier recours et de déclarer qu’elle est bien décidée à acheter sans limite les dettes souveraines des pays de l’UE, les marchés financiers testeront à nouveau la viabilité et la souplesse des décisions prises la nuit dernière, plus que probablement en attaquant cette fois l’Italie et la France. »
Les dirigeants de la zone euro ont raté l’occasion de bâtir des barrières de sécurité européennes fortes au travers de l’émission d’euro-obligations pour faire face aux attaques des marchés financiers contre des États membres individuels, a poursuivi Mme Ségol. « Des réunions au sommet régulières de la zone euro n’auront de sens que si elles changent de route et abandonnent la voie de l’austérité et des épreuves pour le plus grand nombre ». Elle a ajouté : « On demande une fois encore aux travailleurs de faire des sacrifices pour payer pour ce système dysfonctionnel. Après le démembrement des négociations collectives en Grèce, on veut imposer à l’Espagne de nouveaux changements du marché du travail pour accroître la flexibilité malgré les efforts énormes déjà consentis par les syndicats et on réclame à l’Italie encore davantage de libéralisation du marché du travail ».
S’agissant du côté positif de l’accord trouvé la nuit dernière, Mme Ségol a déclaré : « La CES salue la décision du sommet selon laquelle l’Autorité bancaire européenne (ABE) et les contrôleurs bancaires nationaux ont mandat pour assurer que les banques maintiendront le flux de crédit pour l’économie réelle et ne se lanceront pas dans la réduction de leur endettement au détriment de leur portefeuille de prêts. C’est exactement ce que nous avons demandé avant le sommet :http://www.etuc.org/a/9152. »