Bruxelles, 03/02/2011
Une politique énergétique forte, doit reposer sur une politique ambitieuse d’efficience énergétique avec l’objectif de réaliser celle–ci à 20 % pour 2020 mais cela doit être aussi une politique ambitieuse et concrète d’investissements, en particulier dans le domaine des énergies renouvelables, s’appuyant sur le développement de la recherche et de l’innovation au niveau européen. C’est une politique de modernisation des réseaux adoptant un cadre réglementaire et financier destiné à promouvoir le renforcement de la capacité des réseaux intelligents, des économies d’énergies. Elle doit reposer sur le développement d’un emploi de qualité et sur le développement de la formation pour assurer des réelles transitions. C’est pourquoi la CES considère que la mise en place de nouvelles sources de financement telles les Euro-obligations ou la taxation des transactions financières est indispensables. Or, à la lecture du projet de conclusions du Conseil, ce n’est pas la direction qui sera prise. Au contraire, l’acharnement à poursuivre et à renforcer les politiques d’austérité apparaît clairement dans la faiblesse des propositions.
C’est pourquoi la CES considère qu’une occasion importante de modifier les conditions du développement en réduisant autre chose que la part du travail – qui ne représente que 27% aujourd’hui – va être manquée. De toute évidence, pour le Conseil européen, la seule variable d’ajustement demeure la variable du coût du travail.
La CES estime que le débat actuel sur l’avenir de la politique énergétique offre une occasion de créer une économie à faibles émissions de CO2, durable aux plans social et environnemental, par le biais de régulateurs démocratiquement contrôlés garantissant des prix abordables pour tous, la sureté et sécurité des approvisionnements, la maîtrise de la demande et des emplois décents, en veillant à ce que les échanges avec les pays tiers se fassent dans une réciprocité qui leur permettent de bénéficier de l’exploitation de leurs ressources sur leurs territoires et de garantir le développement des droits humains et du travail.
Nos membres, qu’ils soient travailleurs ou consommateurs, comprennent l’importance pour l’économie d’une énergie sure, fiable, durable et accessible pour les entreprises et les communautés. Nos emplois et nos communautés dépendent de politiques claires garantissant que l’énergie soit considérée comme un service d’intérêt général.
Nous demandons fermement aux Gouvernements de l’Union européenne de saisir l’opportunité du débat actuel sur la stratégie énergétique pour mettre en œuvre nos 20 priorités pour la politique énergétique de l’Union européenne à l’horizon 2020.
1. Développer un pacte européen de solidarité énergétique
2. Garantir la sécurité d’approvisionnement
3. Créer une Agence Européenne de l’Energie démocratique pour promouvoir une politique énergétique européenne commune d’intérêt général et améliorer la régulation du marché de l’énergie
4. Garantir que les factures d’énergie reflètent de justes prix (socialement équitables, abordables, basés sur un retour équitable sur investissements et non sur des profits excessifs)
5. Protéger les consommateurs d’énergie vulnérables et réduire les factures énergétiques des ménages à bas et moyens revenus
6. Donner les bons signaux économiques pour réduire les émissions de gaz à effet de serre par le biais des politiques énergétiques
7. Assurer le financement, la régulation et l’efficacité de la recherche et développement
8. Intégrer des critères sociaux et environnementaux dans les marchés publics d’infrastructures énergétiques et n’octroyer des financements publics qu’aux entreprises qui ont des politiques solides de RSE
9. Moderniser les réseaux en adoptant un cadre réglementaire et financier destiné à promouvoir le renforcement de la capacité des réseaux intelligents, de favoriser les économies d’énergie et de permettre une contribution optimale des énergies renouvelables, de la production décentralisée et de la production combinée de chaleur et d’électricité
10. Accroître les économies d’énergie et l’efficacité énergétique dans les secteurs de l’industrie, du bâtiment et des transports, et atteindre une réduction globale de la consommation d’énergie primaire d’au moins 20% au cours de la décennie à venir par le biais d’un objectif contraignant d’économie d’énergie pour chaque Etat membre
11. Etablir un programme de transformation encourageant les investissements dans de nouvelles politiques industrielles fondées sur de faibles émissions carbone
12. Etablir un programme de rénovation de l’entièreté du parc immobilier
13. Fournir des transports publics durables et abordables
14. Diversifier les sources d’énergie en développant les énergies renouvelables et d’autres alternatives peu émettrices de CO2 telles que la cogénération de chaleur et d’électricité
15. Etablir une directive en matière de mobilité durable assurant une meilleure coordination des moyens de transport et des systèmes de production et de distribution
16. Utiliser la transition vers une économie bas carbone comme opportunité de créer des emplois de qualité
17. Assurer des programmes d’emploi de qualité et durables, anticipant les changements structurels et évitant les conséquences sociales négatives du passage à une économie bas carbone
18. Etablir une consultation permanente des partenaires sociaux sur les impacts socio-économiques de politiques climatiques
19. Promouvoir les droits humains, du travail et la démocratie en les utilisant comme critères conditionnant les financements publics et lors de la mise en place de dialogues et de coopérations en matière énergétique
20. Garantir des normes élevées de santé et de sécurité dans le secteur énergétique et dans les divers secteurs d’utilisation et d’efficacité énergétique pour protéger les travailleurs et la population
Contacts :
CES / ETUC : Anne Pannels. + 32 (0) 492 58 82 69
FEM / EFM : Judith Kirton-Darling. + 32 (0) 473 86 58 84
FSESP / EPSU : Jan Willem Goudriaan. + 32 (0)2 210 10 90
EMCEF: Reinhard Reibsch. + 32 (0) 2 626 21 80