Bruxelles, 27/06/2012
Trois ans d’austérité et de déréglementation compétitive se traduisent par une stagnation économique, un taux de chômage vertigineux, l’augmentation des inégalités et le désespoir social. L’Europe est prise dans un cycle d’austérité/dépression, un cocktail explosif qui la mène vers un point de non-retour. Pour sauver la monnaie unique, pour sauver le projet d’intégration européenne, le Conseil devra faire un grand bond en avant.
Selon la CES, ce bond en avant doit être basé sur un Contrat social : pour sauver l’Europe, il faut d’urgence sauver les gens.
Les syndicats européens estiment que l’Europe ne sortira de la crise que moyennant un changement de cap radical de sa politique : austérité et compétition interne doivent faire place à une Europe de coopération et d’action commune. La CES est persuadée que les politiques gagnantes passent notamment par des mesures d’investissement réelles et tangibles afin de relancer la croissance, le gel de l’austérité, la création d’euro-obligations, une Banque centrale européenne qui lutte efficacement contre la spéculation sur les obligations souveraines, le strict respect de la liberté et de l’autonomie des négociations collectives, la promotion de salaires décents pour tous afin de stimuler la demande et la croissance, l’harmonisation de l’assiette pour l’impôt sur les sociétés accompagnée d’un taux minimum d’imposition, la mise en œuvre rapide de la taxe sur les transactions financières et une lutte nettement plus déterminée contre les paradis fiscaux.
« Les États membres ne peuvent seuls faire face à la crise. Seuls, les États membres sont impuissants face aux marchés financiers. Seuls, ils sont trop rapidement enclins à choisir des solutions qui se révèlent être désastreuses comme la course vers le bas et le dumping social. Pour sortir de la crise, nous avons besoin de davantage d’Europe. Nous avons besoin d’instruments et de choix européens communs plus solides favorisant une croissance durable, des emplois de qualité et des salaires décents, tels ceux que nous proposons dans notre Contrat social », a déclaré Bernadette Ségol, Secrétaire générale de la CES.
Sans alternatives réelles et tangibles pour une croissance durable, l’Europe sociale, et d’ailleurs l’Europe elle-même, est vouée à l’échec. La CES dit oui aux règles européennes mais c’est un oui aux bonnes règles et donc également aux règles en matière de croissance et aux règles sociales.
C’est le principal message politique que la CES a lancé passer lors de rencontres avec les dirigeants européens avant le Sommet.
- Un contrat social pour l’Europe (Disponible en plusieurs langues)