La Confédération européenne des syndicats (CES) ne peut approuver la boussole pour la compétitivité si elle continue à saper les emplois, les droits et les normes.
Alors que boussole de l'UE pour la compétitivité publiée aujourd'hui par la Commission européenne reconnaît que les emplois de qualité sont un élément important d'une économie compétitive, cet objectif est compromis par son adhésion à une approche de déréglementation.
C'est pourquoi la CES n'acceptera pas l'invitation faite aux partenaires sociaux européens d'approuver sa proposition. Les négociations sur la proposition auraient dû avoir lieu avant la publication et la CES demande maintenant une réunion urgente avec la Présidente von der Leyen.
Les problèmes posés par la boussole de l'UE pour la compétitivité sont les suivants :
- La proposition d'un 28ème régime juridique pour les entreprise qui permettrait à certaines entreprises d'opérer en dehors du droit du travail national. Cela représenterait un désastre pour les travailleurs·euses et risquerait de permettre au contournement de toute la législation du travail à travers l'Europe ;
- Le plan comprend un appel explicite à des réformes des retraites basées sur l'allongement de la durée de vie active ;
- Alors que d'innombrables promesses ont été faites aux groupes patronaux, le plan ne contient pas un seul engagement en faveur d'une législation qui bénéficierait aux travailleurs·euses, par exemple en répondant à la question de savoir comment réussir dans les transitions verte et numérique ;
- Le plan déverserait de l'argent public dans les entreprises sans aucune condition sociale, nécessaire pour garantir qu'il soit utilisé pour créer des emplois de qualité plutôt que pour augmenter les primes des PDG ou les rachats d'actions.
Esther Lynch, secrétaire générale de la CES, a déclaré :
"Les syndicats sont tout à fait d'accord avec la nécessité de rendre notre économie plus compétitive. Il est nécessaire de créer des emplois et des entreprises compétitives, mais ce ne sont pas les travailleurs et travailleuses, ni leurs droits qui posent problème. Malheureusement, dans ce plan, les emplois de qualité sont relégués au second plan par rapport à la déréglementation.
"Bien qu'il soit bon d'avoir un premier pas vers une politique industrielle européenne, ce premier projet doit faire l'objet de négociations et de révisions importantes. La Commission en demande trop à ceux et celles qui travaillent. Faire un bûcher de réglementations en rendant les lieux de travail moins sûrs ou en forçant les gens à travailler jusqu'à 70 ans n'est pas ce qui sauvera les entreprises.
"En fait, nous savons que la compétitivité de l'Europe a récemment été gravement compromise par des emplois de mauvaise qualité, les bas salaires et les mauvaises conditions jouant un rôle important dans l'aggravation des pénuries de main-d'œuvre.
"C'est pourquoi nous devons veiller à ce que l'accès pour les entreprises à l'investissement public massif promis aujourd'hui par la présidente von der Leyen soit assorti de conditions sociales qui fassent de ce plan un plan gagnant-gagnant pour les travailleuses et travailleurs autant que pour les entreprises.
"L'Europe doit accepter que nous ne pourrons jamais gagner une course vers le bas et, au contraire, se tourner vers un avenir fondé sur des investissements à la hauteur, des normes sociales élevées et des emplois de grande qualité. Ce n'est pas fini. Les travailleurs et leurs syndicats ont une mine de propositions sur la compétitivité et ils doivent être écoutés au niveau de l'entreprise, du secteur, du pays et de l'Europe."
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