Chaque année, le cancer par exposition industrielle tue 100.000 personnes dans l’Union européenne. C’est la cause la plus répandue de décès liés au travail.
- Entre 8 et 16% de tous les cancers en Europe résultent d’une exposition au travail ;
- Dans l’UE, près d’un travailleur sur 5 est couramment exposé à des agents cancérigènes ;
- Environ 50 substances connues comme étant responsables de cancers représentent plus de 80% de toutes les expositions aux agents cancérigènes sur les lieux de travail.
La directive européenne de 2004 relative à l'exposition à des agents cancérigènes ou mutagènes au travail définit des valeurs limites contraignantes d’exposition professionnelle pour seulement 3 substances.
Cette directive est en cours de révision depuis ces 12 dernières années sans qu’aucun changement n’y ait été apporté, laissant les travailleurs européens sans la protection dont ils ont besoin contre des causes avérées de cancers.
La Confédération européenne des syndicats (CES) appelle l’UE à arrêter de tergiverser et d’enfin agir pour en finir avec le cancer sur les lieux de travail.
Dans son programme, la Présidence néerlandaise de l’UE, qui court de janvier à juin 2016, s’est engagée à « faire pression pour que le cancer par exposition industrielle soit combattu en étendant la protection des travailleurs contre une gamme plus large de substances cancérigènes » et, dans ce but, « d’amender la directive sur les agents cancérigènes ».
La Confédération européenne des syndicats appelle maintenant la Présidence néerlandaise à :
- tenir sa promesse ;
- définir des limites d’exposition industrielle pour 50 des substances responsables de cancers professionnels.
Pour aider la Présidence néerlandaise à respecter son engagement, la CES :
- publie la liste de 50 agents cancérigènes pour lesquels elle demande des valeurs limites d’exposition sur les lieux de travail ;
- demande à la Commission européenne d’appliquer ces limites d’ici à fin 2016 plutôt que d’attendre 2020 comme proposé.
« Le cancer par exposition industrielle est l’épidémie ignorée. Des travailleurs meurent, littéralement par milliers chaque année, et, durant 12 longues années, l’UE n’a rien fait à ce sujet. Ces morts sont le résultat d’expositions industrielles qui auraient pu être évitées », a déclaré Esther Lynch, Secrétaire confédérale de la CES. « Les syndicats exigent maintenant des valeurs limites contraignantes d’exposition professionnelle pour ces causes prévisibles de cancer. La Commission doit mettre fin à ses atermoiements, attendre jusqu’en 2020 est irresponsable et inacceptable. »
« L’objectif de l’UE doit être zéro cancer professionnel. Les travailleurs qui ont été exposés à des substances ou des processus cancérigènes doivent être régulièrement soumis à des examens de santé durant et après leur période d’emploi. »
La liste de la CES inclut les gaz d’échappement des moteurs diesel, la sciure de cuir, les formaldéhydes, les fibres de céramique réfractaire, la silice cristalline respirable, le cadmium et les composés de cadmium, les benzo(a)pyrènes, les composés de chrome VI, l’oxyde d’éthylène et le trichloréthylène (TRI).
Les limites d’exposition varient fortement d’un pays à l’autre : la limite pour la silice cristalline est 6 fois plus élevée dans certains pays de l’UE que dans d’autres. Des études montrent que les pays européens ont des limites d’exposition contraignantes pour 3 à 82 causes de cancer et au moins 17 de ces pays ont moins de 50 limites d’exposition contraignantes.
- Infographie "Stop au cancer sur le lieux de travail" : http://www.etui.org/Topics/Health-Safety-working-conditions/Occupational-cancers/Infographic-Stop-cancer-at-work
- Rapport sur les substances qui devraient avoir des valeurs limites d’exposition sur les lieux de travail : http://www.etui.org/Publications2/Reports/Carcinogens-that-should-be-subject-to-binding-limits-on-workers-exposure