Bruxelles, 25/07/2006
Le cycle de Doha devait être celui du développement, en particulier pour les pays les plus pauvres. L'échec des négociations révèle une obstination aveugle, notamment de la part des pays les plus riches et aujourd'hui de certains pays émergents qui ont tenté d'imposer leurs avantages compétitifs dans les domaines considérés comme clefs pour eux-mêmes.
L'échec de cette négociation multilatérale renvoie à des tentations historiques d'accords bilatéraux où la domination des plus puissants a été et sera dramatique. Pour la CES, cette crise est sérieuse, elle confirme la crise de toutes les institutions internationales. La CES considère que l'UE doit se saisir de cette crise pour affirmer ses principes de développement au niveau mondial et européen. Cela ne peut pas être l'affaire du seul commissaire européen au commerce mondial.
La recherche d'alternatives, en particulier par des négociations plurilatérales de nature régionale, devrait faire l'objet d'un examen et d'un débat public dans les institutions européennes et nationales avec en référence l'application des principes engagés dans la Charte des droits fondamentaux et l'articulation de l'ensemble des objectifs de politiques de l'UE : développement de l'emploi, politique industrielle et de recherche, règles antidumping, délocalisations et restructurations, normes sociales, environnementales, changement climatique, négociations sur la propriété intellectuelle...
Les tensions internationales s‘intensifient. Les risques énergétiques s'amplifient. L'UE a besoin plus que jamais d'élaborer un projet interne répondant aux objectifs de cohérence et de solidarité au niveau mondial et basé sur le développement durable.