La CES demande à la Commission européenne de faire des emplois de qualité un objectif central de son plan de compétitivité et met en garde contre une approche basée sur les bas salaires, les longues heures de travail et les mauvaises conditions.
Le Compas de compétitivité, qui devrait être publié la semaine prochaine, doit avoir pour point cardinal la protection et la création d'emplois de qualité. Les syndicats s'attendent à ce qu'elle jette les bases d'un paquet sur les emplois de qualité, comprenant une nouvelle législation et des investissements, au cours du premier semestre de cette année.
L'Europe sociale est notre avantage concurrentiel
La CES appelle la présidente von der Leyen à défendre le modèle social européen et à relever les défis de la compétitivité en veillant à ce que les travailleurs aient réellement leur mot à dire dans l'élaboration des changements. Cela signifie une directive spécifique garantissant les droits des travailleurs dans une transition juste, des mesures visant à assurer l'investissement dans la main-d'œuvre et des droits de négociation renforcés afin que les travailleurs puissent réclamer leur juste part des bénéfices qu'ils contribuent à créer.
Il est essentiel de prendre en compte les conseils du rapport Draghi qui souligne l'importance du modèle social européen pour la compétitivité de l'Europe et qui avertit que la promotion de la compétitivité ne réussira pas si elle est basée sur "la répression des salaires pour abaisser les coûts relatifs".
Le président von der Leyen a déclaré à juste titre que "la productivité dépend de bonnes conditions de travail. D'un salaire équitable. D'un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée". Il est temps de traduire ces paroles en actes.
La CES met en garde contre l'offensive de déréglementation des entreprises. La Commission doit maintenant s'attaquer à la cupidité des entreprises et réorienter les profits vers des investissements dans la recherche et le développement plutôt que de verser des dividendes faramineux aux actionnaires. De même, elle doit rejeter les appels à la réduction des droits des travailleurs ou à la réactivation du dumping social par le biais de la " simplification ".
Esther Lynch, secrétaire générale de la CES, a déclaré :
"Toutes les économies européennes les plus prospères reposent sur des emplois de qualité. La Commission européenne doit donc en faire un point cardinal de la boussole de la compétitivité.
"Les emplois de qualité sont bénéfiques pour les travailleurs et les entreprises. En garantissant des emplois de qualité dans tous les secteurs et dans toutes les régions, les travailleurs recevront le salaire dont ils ont besoin pour subvenir aux besoins de leur famille et les entreprises pourront attirer et conserver la main-d'œuvre motivée et qualifiée dont elles ont besoin. Investir pour que les travailleurs bénéficient d'une formation de qualité signifie que les entreprises disposeront des compétences dont elles ont besoin et que les travailleurs auront la possibilité de progresser.
"En revanche, la façon dont les bas salaires et les conditions de travail ont exacerbé les pénuries de main-d'œuvre en Europe devrait montrer clairement que les emplois de mauvaise qualité nuisent à notre compétitivité.
"L'Europe ne gagnera jamais une course vers le bas. Notre force réside dans des biens et des services de haute qualité. Pour ce faire, nous devons investir dans notre main-d'œuvre et nos services publics, ainsi que dans les nouvelles technologies.
"Il est temps de parler de l'Europe et d'investir dans les travailleurs qui sont les véritables moteurs de sa réussite.
Notes
Lettre urgente de la CES sur le prochain Competitiveness Compass (en anglais)