Bruxelles, 17/01/2011
La CES a salué la mise en avant du défis de la création d’emplois, et notamment pour les jeunes comme un point crucial de la sortie de la crise économique. Elle soutient les initiatives européennes telles que « Jeunesse en mouvement » et « Nouvelles compétences pour de nouveaux emplois » qui semblent aller dans la bonne direction. La CES est favorable en particulier à la création d’une « garantie pour la jeunesse » qui vise, dans un laps de temps déterminé, à ne pas laisser un jeune sans proposition de formation (générale ou complémentaire) ou d’emploi de qualité.
Cependant, le mouvement syndical européen met en garde contre la répétition des erreurs politiques du passé. En effet, ces initiatives louables risquent de rester lettre morte sans un cadre approprié de mise en œuvre et de financement indispensable.
La CES demande que la Commission Européenne aborde de manière transversale les questions d’emploi, d’éducation et de formation professionnelles dans toutes ses politiques sectorielles. Cela implique la mise en place des programmes visant à anticiper les évolutions structurelles des schémas d’emploi, tirer parti de la création d’emploi et permettre aux travailleurs d’éviter les conséquences économiques et sociales négatives provoquées par la transition vers une économie bas carbone.
La volonté de (re)créer un cadre favorable à la stratégie de la création d’emplois durable doit conduire à mettre au centre la qualité de l’emploi. C’est pourquoi la CES dénonce la politique actuelle de réductions généralisées : réductions des salaires, réductions de la protection contre les licenciements faciles, réductions des prestations sociales, des pensions et des services publics. A terme, la combinaison de l’austérité salariale et fiscale et des inégalités grandissantes risque d’entrainer l’économie dans une nouvelle récession et de plus de chômage. « L’UE a besoin de politique coordonnée de développement commun de la demande afin de favoriser simultanément la croissance et l’emploi. Il s’agit également de s’associer pour trouver des sources supplémentaires européennes, grâce à l’émission des obligations européennes pour aider tous les Etats membres à faire face à l’irrationalité des marchés financiers mondiaux, et à la perception des taxes sur les transactions financières » a déclaré Jozef Niemiec, Secrétaire confédéral de la CES.
Par ailleurs, les propositions récentes du Conseil ECOFIN et de la Commission peuvent déclencher une dégradation, grave et rapide, de la condition des salariés, et de remettre en cause l’autonomie des syndicats et leur droit à la négociation collective et salariale, inacceptable pour la CES.
Enfin, la CES estime que la gouvernance économique est également trop importante pour être laissée aux seuls ministres des finances. Ce processus devrait être dirigé par le Conseil européen, avec la participation des ministres des Affaires sociales et de l’Emploi, et des partenaires sociaux.