Les syndicats européens se sont accordés pour faire de 2017 l’année de l’augmentation des salaires des travailleurs européens.
« Le temps de notre relance est venu », a déclaré le Secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES), Luca Visentini. « Bénéfices et rémunérations des cadres se sont depuis longtemps remis de la crise mais les salaires des travailleurs, qu’ils soient employés ou ouvriers, ne sont toujours pas revenus aux niveaux d’avant crise. Un travailleur sur trois connaît des fins de mois difficiles. »
Lors de la réunion de son Comité exécutif rassemblant les responsables syndicaux nationaux, la CES a convenu que :
- Elle ferait pression pendant toute l’année 2017 pour obtenir une augmentation salariale pour les travailleurs européens ;
- Une augmentation des salaires se justifie pleinement pour s’attaquer aux inégalités croissantes et à la pauvreté des travailleurs ;
- Donner plus d’argent à dépenser aux travailleurs relancerait l’économie dans son ensemble bien plus efficacement que les mesures actuelles telles que l’allègement des charges et les réductions des dépenses publiques et stimulerait tant les entreprises que les travailleurs.
« Nous chercherons à relever les salaires partout où c’est possible », explique Esther Lynch, Secrétaire confédérale de la CES. « Le moyen le plus efficace pour obtenir une augmentation salariale est la négociation collective entre syndicats et employeurs mais nous nous pencherons également sur les salaires minimum pour lesquels la négociation collective n’existe pas. »
« Nous plaiderons en faveur d’augmentations salariales auprès des employeurs et des décideurs politiques. »
La CES soutient que l’UE et les gouvernements nationaux devraient encourager les augmentations salariales négociées collectivement comme moyen de stimuler la croissance mais qu’ils devraient aussi en faire davantage pour favoriser les négociations entre syndicats et employeurs.
La CES travaillera avec les syndicats sectoriels européens et les syndicats nationaux afin d’examiner les écarts salariaux dans l’ensemble de l’Europe, y compris les salaires en retard sur la productivité, les entreprises qui gardent une partie excessive de leurs bénéfices au lieu de les partager avec les travailleurs en augmentant les salaires, les entreprises présentant un écart salarial disproportionné entre la direction et les travailleurs les moins payés, les différences salariales inéquitables entre secteurs dans différents pays et les pays pratiquant des salaires minimum particulièrement bas ou des exemptions injustifiées dans ce domaine.
« Tous les travailleurs méritent une augmentation salariale », ajoute Esther Lynch, et certains en méritent une plus importante que d’autres afin de réduire l’écart entre les mieux payés et les moins payés. »
Et Luca Visentini de conclure : « La patience des travailleurs s’épuise. L’Europe a besoin d’une relance pour tous, pas seulement pour les déjà riches. »