En République tchèque, les salaires sont considérablement plus élevés dans les entreprises dont les travailleurs sont syndiqués et qui pratiquent la négociation collective que dans celles sans représentation syndicale.
En 2015, par exemple, les chiffres de la confédération syndicale CMKOS montrent que les travailleurs couverts par des conventions collectives ont gagné un peu plus de 31.000 couronnes tchèques par mois (environ 1.150 €) contre 28.000 CZK pour les autres.
Le déclin des adhésions syndicales a été enrayé en 2016 et les syndicats recrutent aujourd’hui un nombre croissant de membres allant de pair avec une augmentation du nombre de conventions collectives.
L’année dernière, CMKOS a lancé sa campagne #KonecLevnePrace (Stop à la main-d’œuvre au rabais) pour encourager les négociateurs des syndicats et leur fournir des arguments pour soutenir leurs exigences salariales. En voici le résultat : le salaire moyen a crû de 4,4% (3,9% en termes réels), la plus importante augmentation en neuf ans !
CMKOS maintient la pression en faveur d’une convergence salariale plus rapide. Les calculs montrent en effet que, si les salaires tchèques progressent à la même allure qu’au cours de la dernière décennie, il faudra près d’un siècle pour qu’ils rattrapent les salaires pratiqués en Allemagne. La campagne « Stop à la main-d’œuvre au rabais » continue donc, CMKOS réclamant un accroissement des salaires de 5 à 5,5% pour 2017.
« Si nous voulons une véritable Union européenne, il faut qu’elle ait une dimension sociale, ce qui inclut des salaires équitables », a déclaré le Président de CMKOS Józef Stredula. « Le peuple nous soutient. Il en va de l’avenir de nos familles et de notre vie en Europe. »