Considérant que
La Grèce et ses travailleurs sont confrontés depuis cinq ans à une crise économique, sociale et politique encore aggravée par les cycles consécutifs d’austérité et de dérégulation du marché du travail qui ont pris le pays tout entier au piège d’un cercle vicieux de récession et de chômage sans précédent s’accompagnant d’un accroissement de la pauvreté et des inégalités ;
Depuis 2010, le programme d’ajustement économique brutal, sans véritable légitimité démocratique ni responsabilisation que ce soit au niveau national ou européen, imposé par la troïka FMI/CE/BCE et appliqué par les gouvernements successifs, a, plutôt que d’apporter des solutions, et contrairement à toutes les prévisions de la troïka, provoqué une nouvelle dégradation de la plupart des indicateurs économiques et sociaux et manqué ses prétendus objectifs en entraînant la dette du pays au-delà de tout niveau viable ;
La mise en œuvre actuelle du troisième protocole d’accord conclu entre les créanciers de la Grèce et le gouvernement grec prolonge le scénario cauchemardesque de la troïka et augmente encore la pression en imposant, en plus des mesures existantes, un nouveau cycle de stricte austérité se traduisant par de nouvelles réductions des pensions et des salaires, une hausse des impôts, des licenciements, d’importantes privatisations dans le secteur public, des coupes dans la sécurité sociale et de nouvelles attaques contre les droits sociaux et les droits du travail.
La CES
Exprime son entière solidarité avec les travailleurs grecs dans la poursuite de leur lutte contre des politiques qui, plutôt que de favoriser la relance, ont dramatiquement appauvri les travailleurs et les retraités grecs, condamné la jeunesse grecque au chômage et à l’exil, détruit des infrastructures productives et le tissu social et ainsi alimenté des courants néo-nazis, racistes et xénophobes dans la société ;
Exige l’arrêt de l’intervention de l’état dans la négociation collective libre, l’annulation de conventions collectives et la disparition du dialogue social rendant inutile le partenariat social et créant un précédent inacceptable pour l’UE. Elle demande avec force à l’UE et aux gouvernements nationaux de faire le nécessaire pour garantir une négociation collective sans entrave et l’autonomie des partenaires sociaux et soutenir le dialogue social dans le plein respect des traités de l’UE et des législations nationales. Elle condamne toute interférence autoritaire gouvernementale unilatérale dans l’autonomie des syndicats et les intimidations dont ils font l’objet et elle exige le rétablissement d’une représentation syndicale adéquate dans les structures du dialogue social ;
Se joint à ses collègues grecs pour réclamer des mesures socialement acceptables et viables – considérant les syndicats comme faisant partie de la solution et non du problème – par un dosage des politiques différent pour soutenir l’investissement, générer une croissance et des emplois durables, protéger les revenus, assurer une fiscalité juste et efficace, améliorer le rôle réglementaire de l’État, maintenir la cohésion sociale et protéger l’environnement ;
S’engage avec ses syndicats affiliés à faire pression sur les gouvernements nationaux et sur les institutions européennes pour qu’ils reviennent sur les exigences économiquement et socialement destructrices du protocole d’accord, en particulier en matière de restrictions budgétaires, de privatisations et d’ingérences dans la convention collective. Nous plaidons pour une restructuration de la dette pour assurer une croissance durable.