Commentant le document de réflexion sur la mondialisation de la Commission européenne, la Secrétaire confédérale de la Confédération européenne des syndicats (CES) Liina Carr a déclaré :
« Il a fallu du temps pour que la Commission européenne reconnaisse que la mondialisation doit être plus juste. Mais mieux vaut tard que jamais ! Les syndicats réclament de longue date une distribution plus équilibrée des bénéfices de la mondialisation. Nous en voyons enfin la confirmation dans le « Document de réflexion sur la maîtrise de la mondialisation » de la Commission. »
« La réponse à la mondialisation n’est pas la fermeture des frontières – que ce soit au commerce ou aux personnes – mais bien une application de règles pour prévenir une course à la baisse des salaires, les mauvaises conditions de travail, le dumping social et l’exploitation et pour empêcher les entreprises multinationales d’éluder l’impôt et de contourner le droit du travail. »
« La CES se réjouit de voir la Commission souscrire à ses exigences en faveur d’une meilleure couverture de la sécurité sociale, d’une amélioration des compétences et de l’éducation, de mesures garantissant des marchés publics justes, d’accords commerciaux transparents, de l’application des normes du travail de l’OIT et d’une redistribution globale des richesses. »
« Mais le document de la Commission ne va pas assez loin. Il y est notamment fait référence à une application rigoureuse de règles et à des sanctions à l’encontre des entreprises qui les enfreignent mais sans préciser comment cela sera mis en œuvre. La négociation collective doit également être encouragée tant au niveau européen qu’au niveau mondial. »
« Les propositions en matière de justice fiscale ne répondent pas à la demande de la CES d’une publication obligatoire par les entreprises de rapports de leurs activités pays par pays. Et bien que le fonds d’ajustement à la mondialisation (FEM) soit une initiative importante, il ne suffit pas. Il faut consacrer davantage de moyens pour répondre aux défis actuels, non seulement au FEM mais aussi aux autres fonds structurels européens. »
« Le document de réflexion est plein de bons sentiments et la CES s’en félicite. Tout le monde semble finalement reconnaître que, dans sa forme actuelle, la mondialisation génère des inégalités inacceptables. Mais nous avons besoin de bien plus de précisions sur la manière dont ces propositions seront implémentées et nous continuerons à faire pression sur la Commission pour qu’elle respecte et mette en œuvre ses engagements. »
Lien vers le document de réflexion de la Commission: https://ec.europa.eu/commission/publications/reflection-paper-harnessing-globalisation_fr