La Confédération européenne des syndicats (CES) lance un appel à l’UE et aux gouvernements nationaux pour qu’ils apportent davantage de soutien aux représentants des travailleurs pour la santé et la sécurité au travail afin de lutter contre les maux de dos, de cou et d’épaules.
Les maux de dos, de cou et d’épaules (ainsi que les autres maux articulaires aux mains, aux coudes ou aux genoux) – collectivement et techniquement connus sous le nom de troubles musculo-squelettiques (ou TMS) – représentent le type de maladie liée au travail la plus répandue en Europe. Les causes les plus fréquentes sont les mouvements répétitifs des mains ou des bras et la position assise durant de longues périodes.
Des directives européennes imposent aux employeurs l’obligation de prévenir ces troubles. En 2007, la Commission européenne a mené une consultation sur de possibles actions en matière de santé et de sécurité, y compris une nouvelle législation. Cette initiative a été suspendue en 2014-2015 dans l’attente d’une révision des directives de l’UE. Il ne s’est plus rien passé depuis, aucune autre action n’a été prise.
Ce qui est particulièrement inquiétant, ce sont des rapports de syndicats signalant que les droits existants relatifs à la consultation des travailleurs sont souvent ignorés et que certains organismes responsables de la sécurité et de l’hygiène au travail ne font rien pour y remédier.
« L’UE doit agir pour faire appliquer la législation existante », a déclaré Esther Lynch, Secrétaire confédérale de la CES, « et, si nécessaire, prendre de nouvelles mesures pour mettre fin au coûteux fléau des maux de dos, de cou et d’épaules. Ce qu’il faut, c’est une évaluation correcte des risques et l’implication des travailleurs et de leurs représentants pour la santé et la sécurité dans tous les lieux de travail. »
Et Esther Lynch d’ajouter : « Santé et sécurité ne se résument pas à de la paperasserie. Des actions sont nécessaires pour prévenir les souffrances inutiles chez les travailleurs et épargner aux entreprises des indemnisations pour congé de maladie qui peuvent être évitées. L’Union européenne ne peut escamoter le problème sous prétexte d’une meilleure réglementation. Ce dont les travailleurs ont besoin, c’est une meilleure protection et, au moins, l’application de la législation existante. »
Pour aider les travailleurs et les représentants syndicaux pour la santé et la sécurité à s’impliquer dans les questions liées aux troubles musculo-squelettiques, la CES et l’Institut syndical européen (ETUI) ont produit des affiches infographiques sur le thème « Parce que travailler ne doit pas faire mal… » soulignant le fait que « La législation européenne vous donne droit à une évaluation des risques » et encourageant les travailleurs à « Parler à votre représentant pour la sécurité ».
L’appel et les affiches ont été lancés lors de la conférence européenne sur l’ergonomie organisée à Bruxelles les 26 et 27 juin par la Fédération européenne des sociétés d’ergonomie et l’ETUI.