Le lancement par la Commission européenne, ce vendredi 27 mai, de la « plateforme de lutte contre le travail non déclaré » est une initiative attendue depuis longtemps par les employeurs respectueux de la loi pour s’attaquer à l’exploitation des travailleurs et à la compétitivité déloyale, a déclaré la Confédération européenne des syndicats (CES).
On estime le poids de cette « économie parallèle » à près de 20% du PIB européen tandis que 11% des Européens ont admis avoir acheté l’année pas
sée (en 2013) des biens ou des services impliquant du travail non déclaré.
La plateforme rassemble la Commission européenne, tous les États membres, les employeurs et les syndicats et représente un important pas en avant, y compris pour aborder les aspects transfrontaliers du travail non déclaré.
Esther Lynch, Secrétaire confédérale de la CES et représentante syndicale dans la plateforme, a déclaré : « Les travailleurs au noir sont exploités et ont besoin de protection et d’aide pour régulariser leur emploi et en faire un emploi décent. La négociation et la coopération entre syndicats, employeurs et autorités publiques sont essentielles pour résoudre le problème du travail non déclaré. »
Esther Lynch propose que « la plateforme inscrive le faux travail indépendant en tête de son agenda et présente des mesures concrètes pour l’éradiquer ». Et elle ajoute : « Les faux emplois indépendants sont le moyen utilisé par de mauvais employeurs pour éviter de contribuer à l’assurance et à la protection sociales et pour faire porter le poids du risque par le travailleur. C’est une injustice pour les travailleurs et les employeurs honnêtes. »
Les syndicalistes insistent sur le fait qu’une inspection du travail efficace, indépendante et disposant d’un personnel suffisant et bien équipé est essentielle pour une application correcte du droit du travail. Les réductions de la part des budgets nationaux consacrée à l’inspection du travail et la réduction du nombre d’inspecteurs du travail ouvrent grand la porte aux employeurs sans scrupules. Des inspections du travail adéquatement financées et en bon ordre de fonctionnement génèrent rapidement une forte valeur ajoutée pour les travailleurs, les employeurs respectueux de la loi et le trésor public.
Les syndicats européens insistent pour que la plateforme devienne opérationnelle aussi vite que possible et produise des actions et des outils concrets.
Oliver Roethig, Secrétaire régional d’UNI Europa et également représentant des syndicats dans la plateforme, ajoute : « La plateforme doit inspirer une action ferme pour s’attaquer au travail non déclaré dans les États membres et entre États membres pour lutter contre le travail non déclaré transfrontalier. Les syndicats y joueront un rôle actif et constructif. Nous fournirons des exemples des avantages que l’accès des syndicats aux lieux de travail et aux documents pertinents représente pour la protection des travailleurs et des employeurs honnêtes et l’information des autorités publiques concernées. »
Le nom officiel de la plateforme est « Plateforme européenne de lutte contre le travail non déclaré ».