Bruxelles, 06/09/2010
Joël Decaillon, secrétaire général adjoint de la CES, a déclaré : « La mondialisation rebat totalement les cartes. C’est sur le terrain des qualifications et des capacités humaines que va se jouer la compétition. Nous devons cesser de croire que la Chine est seulement l’atelier du monde occidental. En effet, il y a aujourd’hui autant d’étudiants dans les universités chinoises que dans les universités européennes et nord-américaines réunies. Tout l’enjeu va porter sur le développement futur des qualifications, des capacités humaines, de la formation afin de pouvoir répondre à l’allongement de la durée d’activité mais aussi à la transition vers une économie bas-carbone. Si nous voulons que le développement durable ne débouche pas sur la décroissance, nous avons absolument besoin d’investir dans de nouvelles politiques industrielles. Pour cela, une stratégie européenne est nécessaire car les puissances émergentes, comme on les appelle encore, continuent de bouger et d’investir dans les secteurs de demain. L’Union européenne doit donc s’atteler à un effort sans précédent, en termes de recherche, de développement et de formation. »
La proposition de la Commission doit par conséquent être discutée et précisée :
- Un diagnostic sur l’échec de la Stratégie de Lisbonne doit être établi. Pourquoi l’objectif de « plein emploi et d’emplois de qualité », qui faisait partie de la Stratégie de Lisbonne, a-t-il été abandonné ? On ne peut pas poursuivre le débat sans avoir répondu à cette question.
- Le défi porte sur le développement des qualifications. L’Union européenne a un rôle à jouer dans ce domaine, à condition de mettre en commun les moyens non seulement techniques mais aussi financiers.
- L’approche faite sur les qualifications est trop limitative d’autant qu’il y a une relation étroite entre niveaux de compétence, validation des compétences, qualifications et marché du travail. Nous avons besoin d’une approche nouvelle, l’effort doit être fait sur l’adéquation entre toutes ces données. Etant donné que la question des qualifications est transversale, tous les paramètres, y compris géographiques, doivent être pris en compte.
Joël Decaillon a ajouté : « Nulle part n’est abordé le lien avec la rémunération salariale. On ne peut pas faire de la formation et des qualifications un sujet à part. Une évolution des qualifications ne pourra pas se faire sans un ajustement des conditions salariales ».