Dans ses conclusions, le Conseil européen demande à la Commission de « mobiliser immédiatement des fonds et des moyens substantiels de l'UE pour aider les États membres à renforcer les capacités et les infrastructures de protection des frontières ».
Le dernier Eurobaromètre révèle que la migration est l’avant-dernière préoccupation des citoyens européens – 12% devant la pauvreté et l’exclusion sociale et 23% derrière la crise du coût de la vie.
Réagissant aux conclusions du Conseil, la Secrétaire générale de la CES Esther Lynch a déclaré :
« La forteresse Europe n’a rien fait pour mettre fin à l’austérité, la forteresse Europe n’a rien fait pour mettre fin à la crise du coût de la vie et la forteresse Europe ne fera rien pour augmenter les salaires. La forteresse Europe n’est pas l’amie des travailleurs. »
« C’est une cruelle ironie que de constater que les conclusions du Conseil concernant la construction de murs pour arrêter les personnes qui fuient les conflits et la pauvreté dans le monde sont publiées le jour même où l’UE accueille le Président de l’Ukraine. »
« L’approche de l’UE relative à l’intégration des Ukrainiens dans le marché du travail est le modèle à suivre plutôt que la solidarité sélective présentée dans les conclusions du Conseil. Les syndicats défendent la solidarité avec tous les travailleurs et combattra sans relâche l’approche d’une forteresse Europe. »
Et Ludovic Voet, Secrétaire confédéral responsable en matière de migration, d’ajouter :
« Utiliser des fonds européens pour construire des clôtures aux frontières serait franchir une ligne rouge éthique qui nous éloignerait plus encore d’une Europe sociale pour les travailleurs et serait un mésusage criminel d’argent public. »
« Arrêter la migration n’est simplement pas une priorité pour les travailleurs qui doivent lutter pour nourrir leurs familles, payer le loyer et chauffer leurs maisons alors que certaines entreprises génèrent des bénéfices obscènes qui alimentent l’inflation. Les personnes responsables des vrais problèmes des travailleurs sont celles qui se déplacent en jets privés, pas celles qui voyagent en bateaux gonflables. »
« Plus que toute autre mesure, la régularisation des migrants aiderait les travailleurs, tant migrants que locaux, et contribuerait à mettre fin à l’exploitation par certains employeurs de migrants sans papiers pour réduire les salaires. Il n’y a pourtant pas, dans les conclusions, la moindre mention de régularisation ou de nouvelles routes migratoires régulières, ce qui montre que les responsables politiques sont plus enclins à émettre des messages qui ne les engagent pas plutôt qu’à proposer de vraies solutions. »