La Confédération syndicale internationale (CSI) et la Confédération européenne des syndicats (CES) ont fermement condamné le coup d’État manqué survenu en Turquie et ont exprimé leurs condoléances aux familles des victimes. Les tentatives inconstitutionnelles – surtout lorsqu’elles impliquent des forces militaires – pour s’emparer du pouvoir et renverser la démocratie sont inacceptables. Nous exigeons que l’enquête et la poursuite des responsables soient menées dans le respect total du droit.
La CSI et la CES sont aussi fortement préoccupées par la purge radicale que le gouvernement turc a lancée juste après la tentative de coup d’État. De nombreux civils figurent parmi les milliers de personnes arrêtées et détenues, et des dizaines de milliers de travailleurs et de citoyens ont été renvoyés ou suspendus de leur emploi. Vingt mille enseignants devraient être remplacés, dont des milliers de membres syndicaux. Le coup d’État ne peut servir de prétexte à l’éradication de l’opposition démocratique grâce à un « état d’urgence » qui confie des pouvoirs énormes au président Erdogan sans aucun contrôle démocratique.
Amnesty International dit avoir réuni des « preuves crédibles » de cas de torture et d’agression sexuelle des détenus. Les informations selon lesquelles le gouvernement envisage la réintroduction de la peine de mort sont très préoccupantes.
La Turquie doit entièrement respecter les droits humains, les libertés fondamentales et la démocratie, et se plier aux principes du droit . En tant que candidat à l’adhésion à l’Union européenne, le pays doit respecter la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales qui rejette la peine de mort.
Les actions des autorités turques viennent accroître les préoccupations à propos de la situation des réfugiés en Turquie qui ne peut pas être considérée comme un lieu sûr pour des personnes vulnérables qui ont besoin de protection. L’Union européenne doit mettre un terme dès à présent à l’accord entre l’UE et la Turquie, et les États membres doivent accélérer les mesures d’installation des réfugiés en mettant au point un meilleur système d’asile.
Nous invitons la communauté internationale à défendre les intérêts de la population turque et ses droits démocratiques établis par le droit international, et à faire peser des pressions maximales sur les autorités turques pour qu’elles respectent les droits fondamentaux garantis par le droit international et européen. Nous demandons également à la Commission européenne et au Conseil européen qu’ils condamnent la répression en Turquie. La candidature de la Turquie à l’adhésion à l’UE est menacée et il convient de sérieusement envisager la suspension du processus si les violations des valeurs européennes se poursuivent.
La CSI et la CES sont entièrement solidaires du peuple turc et feront tout ce qui est en leur pouvoir pour soutenir la pleine restauration de la démocratie, des droits humains et de la primauté du droit.